« Jour du dépassement » : l’humanité a épuisé ses réserves naturelles renouvelables pour 2015

Source: France 24, AF

© Thinkstock | L’ONG Global Footprint Network prend en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction ainsi que l’eau.

Texte par FRANCE 24 

En moins de huit mois, l’humanité a consommé toutes les ressources renouvelables que la planète peut produire en un an, selon Global Footprint Network. Ce « dépassement » intervient quatre jours plus tôt que l’an passé.

Depuis ce jeudi, l’humanité vit à crédit, écologiquement parlant. La totalité des ressources que la planète est en mesure de renouveler en un an a été consommée, plaçant la population mondiale dans une dette écologique jusqu’au 31 décembre, selon Global Footprint Network.

Depuis une vingtaine d’année, cette organisation non-gouvernementale basée en Californie réalise un calcul pour déterminer le « jour du dépassement », ou « overshoot day » en anglais. Grâce aux données fournies par les l’ONU, elle compare l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’homme avec la capacité de la planète à régénérer ces ressources et absorber les déchets produits, dont les gaz à effet de serre.

La date avance de trois jours chaque année

Cette année, la date fatidique est donc tombée le 13 août, quatre jours plus tôt qu’en 2014. En 1970, le « jour du dépassement » n’était survenu que le 23 décembre. Mais depuis, sa date n’a cessé de régresser : 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010. L’ONG constate que la date avance en moyenne de trois jours chaque année.

Cette année, « il aura fallu moins de huit mois à l’humanité pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an », déplore Global Footprint Network, « une indication claire que le processus d’épuisement des ressources naturelles s’accélère ». Selon l’ONG, il faudrait 1,6 planète pour subvenir aux besoins actuels de l’humanité.

« Cela illustre le rythme incroyable et non durable du développement mondial », souligne Pierre Cannet, responsable énergie/climat au WWF France. « Nous sommes sur une mauvaise pente. D’ici à 2030, on risque d’arriver à une surconsommation en juin », a-t-il déclaré à l’AFP, exprimant cependant l’espoir que « des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2″ permettront de repousser la date de l' »overshoot day ».

La réduction des émissions de CO2, issue possible

En 2030, si les émissions mondiales de gaz carbonique (CO2) ne diminuent pas, la population mondiale aura englouti son « budget écologique » dès le 28 juin. En revanche, « si nous réduisons nos émissions de CO2 de 30 % » par rapport à leur niveau actuel, le « jour du dépassement » reculera au 16 septembre, selon l’ONG.

« Réduire les émissions de carbone permettrait non seulement de ralentir le réchauffement du climat », objectif de la conférence mondiale qui se réunira à Paris en décembre prochain, mais aussi de « réduire l’empreinte écologique à l’échelle mondiale », souligne Global Footprint Network.

La « réduction de la demande humaine de ressources naturelles […] représenterait la première chance sérieuse de réduire le déficit écologique qui croît irrémédiablement depuis les années 1970 », ajoute-t-elle.

Avec AFP