Brésil: ouverture d’une enquête pour «génocide» contre les populations yanomami

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Article RFI 25/01/2023.

« Le ministre brésilien de la Justice a annoncé ce mardi 24 janvier l’ouverture d’une enquête pour « génocide » après la publication de données officielles faisant état de la mort en 2022 d’une centaine d’enfants de moins de cinq ans dans le territoire indigène yanomami.

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« J’ai décidé hier d’ouvrir une nouvelle enquête de police sur un éventuel génocide » dans ce territoire yanomami, a déclaré le ministre Flavio Dino à CNN Brésil. « Nous considérons qu’il y a des indications très fortes d’un refus d’assistance alimentaire et sanitaire à ces populations indigènes », a-t-il ajouté. L’enquête, qui vise des agents publics et des responsables du secteur de la santé dans le territoire indigène, portera également sur des allégations de crimes environnementaux et de détournement de ressources publiques.

Le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva a limogé 43 militaires de la Funai (Fondation nationale des peuples indigènes), qui avaient été nommés sous l’administration de Jair Bolsonaro et sont soupçonnés de n’avoir pas protégé les droits des peuples autochtones.

Des organisations nationales, en particulier l’Articulation des peuples autochtones du Brésil, affirment que le crime de génocide contre les peuples autochtones, est une politique délibérée du gouvernement de l’ancien président Jair Bolsonaro pour détruire les peuples autochtones du Brésil. Ces derniers jours, une série de photos et d’informations très graves ont été rendues publiques sur les circonstances de la mort et les maladies qui ont emporté le peuple Yanomami. Ces informations ont déjà été transmises au procureur de la Cour pénale internationale. Et de ce que nous savons, le procureur évalue le bien-fondé de juger cette affaire dans le cadre d’une juridiction internationale, notamment en raison du fait qu’il n’y a pas eu d’enquêtes ici au Brésil qui ont pris en considération l’ampleur des crimes, ni ses responsables et plus particulièrement l’ancien président Jair Bolsonaro.

Eloisa Machado, avocate de l’association APIB auprès de la CPI

Jelena Tomic

Le ministère de la Santé a annoncé la semaine dernière la mort dans ce territoire isolé au milieu de la forêt vierge en 2022 de 99 enfants âgés de moins de cinq ans. Parmi les causes de décès, des pneumonies, des diarrhées et des gastro-entérites, probablement d’origine infectieuse, ainsi que des hémorragies ou une malnutrition sévère.

Lula « ébranlé » par ce qu’il a vu

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, investi le 1er janvier, s’était rendu samedi à Boa Vista, dans l’État du Roraima, dans le nord du pays, où se trouve en partie le territoire yanomami. « Ce que j’ai vu m’a ébranlé », avait-il indiqué, évoquant des scènes « inhumaines » en rendant compte de sa visite.

Quelque 30 400 autochtones vivent dans les terres yanomami, à cheval sur les États Roraima et Amazonas, mais également sur une partie du Venezuela voisin. Les populations de ces terres, censées être inviolables et où toute exploitation minière est interdite, ont du mal à se nourrir en raison de la destruction de la forêt tropicale où elles trouvent normalement leurs moyens de subsistance.

Selon les chefs yanomami, quelque 20 000 chercheurs d’or clandestins ont envahi leur territoire, tuant des indigènes, abusant sexuellement des femmes et des adolescentes et contaminant leurs rivières avec le mercure qui permet de séparer l’or des sédiments. »

(Avec AFP)

Source :RFI / 25/01/2023

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